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FOCUS
LE MARCHÉ BIRON
Deux allées, deux univers Two aisles, two universes
Emmanuel Redon Orfèvrerie, argenterie, arts décoratifs XIXe et XXe Allée 1, stand 6-127-128
Transparence
Allée 1, stands 26 et 103
Galerie Glustin Luminaires Allée 1, stand 21
C ’est un vaste territoire à explorer que celui des
Puces de Saint-Ouen. Le marché Biron
en forme une petite
enclave annoncée par sa tenture rouge brique au 85, rue des Rosiers. Le marché voit le jour en 1925. À cette époque,
les chiffonniers et brocanteurs, pressés de quitter la zone des actuels Maréchaux après la démolition des fortifs, forment une association à Saint-Ouen. Ainsi rassemblés pour exercer leur commerce, ils obtiennent la location d’un terrain voué à l’origine à la culture maraîchère. Situé entre l’avenue Michelet, la rue des Rosiers et la rue Biron dont il a emprunté le nom, celui-ci voit bientôt se déployer
les premiers stands en dur des Puces, sur deux allées en épingle à cheveux.
Depuis ses débuts, les antiquaires
du marché Biron ont cherché
à se distinguer avec une marchandise référencée dans l’histoire de l’art, constituée d’objets d’art ancien
et de pièces restaurées. C’est avec
le souci de perpétuer cette expertise certifiée que les galeries se sont transmises et se transmettent encore d’une génération de marchands à l’autre.
Il y a une vingtaine d’années,
les vitrines du marché Biron brillaient sous les dorures du style Napoléon III
et du XIXe siècle, très prisés de la clientèle du Moyen-Orient. Désormais, toutes
les époques, à compter du XVIIIe siècle, sont représentées, et la clientèle s’est diversifiée et largement internationalisée. Arnaud Catel, antiquaire du marché
et membre de son conseil d’administration, aime voir cette concentration de spécialistes comme
le pendant du Louvre des Antiquaires,
à Paris, qui est en train de disparaître.
« Nous ne suivons pas de mode
et sommes très exigeants sur le choix
de nos antiquités, qui s’adressent
à une clientèle érudite », insiste-t-il.
C’est l’allée 1 que l’on découvre d’abord en passant le seuil du marché. Elle déroule les vitrines de ses boutiques dans une débauche de meubles anciens, de lustres Art déco, d’orfèvrerie précieuse, de bibelots rococo et de tableaux rares, qui ne dépareilleraient pas dans un musée. Les clientèles récentes, russe et chinoise, sont au spectacle ! Même impressionné, il ne faut pourtant pas hésiter à pousser la porte de ces sanctuaires pour en admirer les richesses.
Au bout de l’allée principale, l’allée 2 invite à un autre voyage. Ici aussi, le choix est éclectique, mais la multiplication
des « objets de collection » et les boutiques moins formelles confèrent au marché un esprit brocante, où la chine reprend ses droits. Et bien que ce ne soit pas l’orientation principale du marché Biron, des galeries d’art contemporain – que l’on retrouve parfois à la Biennale des antiquaires – y ont aussi trouvé leur place et exposent régulièrement des créations d’artistes, comme, dernièrement, des céramiques contemporaines.
Une diversité qui invite à faire durer la balade au marché Biron... Seulement deux allées disions-nous ?
Décor antique Allée 1, stand 94
Claude Barbanel Bijoux Allée 1, stands 88 et 89
Allée 1, stand 16
Galerie Alberio Fine Art Peintures des XIXe et XXe siècles Allée 1, stand 38
Textes :
Élodie Fournier Photographies :
Alain Jacoby-Koaly Pierre-Yves Perez-Queyroi